[corblas et idjya] Imagination et description d'un peuple & monde fantastique

Aujourd’hui, maman m’a dit que c’était un jour spécial. Il faut que je sois sage et que je cours pas dans tous les sens. Mais maman, je cours pas dans tous les sens…
Je dois faire mon sac à dos, celui que j’ai eu pour mettre mon goûter pour aller à l’école. Je dois y mettre mes jouets préférés, mon doudou et mon pyjama. Pourquoi faire, on va où ? J’espère qu’on va chez mon copain Valentin!

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Maman, on est où ? C’est quoi cette grande porte blanche ? Ca fait mal ? On passe juste, c’est tout ?

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Ooooh, comme c’est joli ! Y a même des animaux que je connais pas ! Une vache avec pleins de pieds , elle doit courir vite ! Et un chien qui a la langue qui traine ! Les arbres, y sont tout tordus et jaunes… c’est pas très joli ça. Et pour grimper dedans… papa, comment je vais grimper aux arbres ? Et on est où là d’abord ? C’est quoi une planète ? Et t’as pensé à prendre ma cabane dans mon arbre ?

Par terre y a un caillou. Il est bizarre, il est mou et y en a partout, même sous les arbres jaunes. Même les fleurs sont bizarres, elles ont la tête en bas, et elles puent !

C’est quoi ça ? Notre nouvelle maison ? Elle est plus petite que la vraie maison. Mais celle-là, elle a des jambes. On dirait qu’elle vole ! Papa, pourquoi elle vole la maison ? La porte est en forme de O, elle s’ouvre en haut, pas comme la vraie. Tout est jaune. Ma maman, elle dit que les maisons d’ici sont faites avec les arbres jaunes, c’est un répuslif, un réplu… un truc qui fait partir les oiseaux. Pourquoi ? C’est gentil les oiseaux ! Le ciel est bizarre aussi mais il est pas jaune. Il est vert. C’est drôle, un ciel vert ! Et y a même 3 soleils ! Et elle est où ma chambre ?

Elle est grande ! Le lit, il descend quand on tire sur une corde, c’est trop bien ! Mieux que ma cabane d’aventurier ! Et par la fenêtre en forme de O, y a… un truc bizarre… Maman, c’est quoi ces animaux avec quatre bras ? Des Xylfs ? C’est quoi des Xylfs ? Des habitants ? Ils sont grands ! On va leur prendre leur planète ?

On va habiter avec eux ? Ils vont pas être un peu grands pour passer la porte en O ? Ils vont pas habiter avec nous. Ils ont un village pas loin. Et on leur prend pas leur planète, on va cobahi… cahibe… vivre à coté d’eux. Je comprends rien à ce qu’ils disent. Comment on va faire pour habiter ensemble si on parle pas ?

Papa dit que y a déjà eu des méchants pour essayer de leur piquer leur village. Les autres à coté. Ils ont rien pu faire, le roi des Xylfs, il leur a dit que s’il étaient pas sages, ils les édariq… édiq… il les punirait. Mais nous, comment on va faire ? On est gentil nous ! Oh regarde, y a un chat ! C’est pas un vrai chat, il a deux queues et il bave, berk.

Maman, c’est une assiette ça ? On va manger ? J’aime pas les légumes. Et en plus, c’est des fleurs qui puent. On va pas manger le chat quand même ? Si ? Berk. Maman, je veux pas manger le chat. J’ai soif. Maman, pourquoi elle est jaune l’eau ? Elle vient des arbres ? T’es drôle maman ! J’peux aller jouer ?

Papa, il est parti voir les Xylfs pour qu’on soit mieux avec. J’ai rien compris. C’est maman qui me promène. La-devant, ce truc, ça sert à faire pipi. Pourquoi on fait pas pipi comme dans la vraie maison ? Faut aller dehors pour faire pipi même quand il pleut ? Maman dit qu’il pleut pas ici. Je pourrait plus mettre ma veste Spider-man. Y a un gros truc là, on dirait un canon. Mais je vois pas les boulets. Maman dit que c’est pas un canon, c’est un truc-laser. C’est pour tuer les oiseaux. Les oiseaux ici, ils sont gros et il mange les gens. Maman, j’ai peur. Moi aussi je veux un truc-laser.

Les Xylfs, ils ont 4 bras, c’est parce qu’ils marchent à moitié dessus, on dirait des singes. Mais en plus grand. Ils mangent des chats et des fleurs qui puent aussi. Leurs maisons sont vachement grandes et encore plus hautes. Mais comment ils font pour monter là-haut ? Papa dit qu’ils ont des ailes mais ils les montrent pas. Il dit que c’est de la pu-deur. C’est quoi la pu-deur ? Ils ont des voitures aussi. Mais elles roulent pas comme nous. Elles font pas de bruit et elles sentent bon. Pas comme les fleurs.

Ils font pousser les fleurs qui puent pour les manger, derrière des grandes cages en verre. Faut pas s’approcher parce que sinon, ça fait mal. Papa dit que c’est pour éloigner les grosses bêtes qui viendraient manger les petites qui soignent les fleurs. N’importe quoi.

Les enfants Xylfs, ils ont deux bras. Comme ils font pas des métiers de grands, les autres bras, ils poussent plus tard. Et ils vont pas à l’école, c’est leurs papas et leur mamans qui leur apprennent tout. Génial, pas école ! J’aimerais bien jouer avec eux. Mais moi j’ai des devoirs à faire. C’est pas juste, y a plus école, pourquoi je dois encore faire des devoirs ?

Papa dit qu’il va travailler demain avec des Xylfs pour essayer d’apprendre des trucs et les apprendre aux autres comme nous. Parce que y a d’autres qui viennent habiter ici comme nous. Mon papa, il est trop fort ! Mais avant, il veut m’offrir un cadeau.

Parce qu’aujourd’hui, c’est un jour spécial. C’est mon anniversaire… Oh, un vrai chat ! Youpi !

Ce matin, en cours, on nous a dit ce qu’était un Ën.
Oh, bien sûr je sais ce qu’est un Ën, pour cela il suffit simplement de me regarder dans un miroir. Notre professeur a dit que l’on ne pouvait se connaitre vraiment qu’en regardant les autres ; par « les autres » il entendait les autres peuples d’Ymaj. D’abord, nous sommes petite taille, enfin comparés à des asperges comme des Elfes ! Nous on se contente très bien de nos 1m50 ! On a, comme eux, des oreilles longues et pointues. Mais, notre professeur l’a bien souligné, la plus grande différence entre nous et les « autres » ce sont nos yeux. Contrairement aux Elfes ou aux Humains qui ont des yeux tout blanc, avec ce qu’ils appellent un iris, nos yeux à nous sont tous noir, constellé de points clairs, comme une nuit dégagée. Leurs yeux à eux révèlent à tous leurs mensonges et leurs troubles, dans nos yeux ne transparait que notre détermination.

La détermination ! C’est sûrement ce qui définit le mieux un Ën. Après tout elle nous a guidées vers les plus hautes gloires. Depuis la fondation de l’Empire Ën, il y a très longtemps à aujourd’hui, notre histoire est emplie de gloire ! Elle est très étudiée à l’école : c’est très important pour un Ën de connaitre son passé ; et comme notre professeur le dit si souvent « c’est en connaissant le passé, que l’on comprend le présent ».

Notre histoire a commencé avec notre premier Empereur. Avant, les Ëns n’étaient qu’un tranquille peuple de bergers vivant dans les îles de Mapar au sud du monde, jusqu’à ce qu’un Ën se lève et décide de commencer à tracer l’histoire de notre peuple. Atönn 1er a apporté l’impulsion à notre peuple et ses successeurs vont apporter lois, règlements et fonder de grandes villes comme Anaska, la capitale de l’aube de l’Empire. Le petit archipel de Mapar ne suffit rapidement plus aux aspirations des Ëns et les Empereurs partirent à la conquête d’autres territoires.

Des gens comme l’Empereur Aterr 1er ou Noenn l’Explorateur se firent un nom dans les livres en découvrant d’autres îles, toujours plus grandes. Ymaj était pour nous une terre vierge à l’époque. C’était l’âge d’or, les cités florissaient et les richesses affluaient, la paix partout, ou presque. L’Empire partait de l’archipel de Mapar, au sud, comprenait les iles de Noeska, Fomeska, Paüreska et Foreska.

L’inévitable arriva : le contact avec les autres peuples qui vivaient au nord du Monde. Beaucoup de tableaux montrent cette rencontre si violente, la manière dont l’Empereur de l’époque, Epp II se fit assassiner par des pirates humains qui sévissaient dans ces eaux. Les pirates vivaient en Entreroy, un chapelet d’iles entre le vieux royaume Elfiques et ses colonies sur des iles occidentales. Des humains vivaient là et se battaient contre les Elfes.

L’épisode fut traumatisant pour tout l’Empire : les successeurs d’Epp II décidèrent de fermer les frontières de l’Empire à de si tumultueux voisins, toujours en conflit. Les Ëns préféraient imaginer qu’ils étaient seuls au monde. Avec le temps l’on se rendit bien compte que la situation ne rimait à rien et les Ëns ouvrirent leurs frontières, malgré les réticences de certains qui voyaient dans cet acte, la mort de l’Empire.

Peut-être avaient-ils raisons ? Le chapitre du manuel d’Histoire qui traite des siècles suivants parle du « temps des crises ». Tout d’abord la guerre. La première d’une longue suite. Enfin celle-ci était une invasion. Les Spaïres, peuple humain méconnu jusqu’alors, quittèrent leurs îles du Nord du monde pour nous attaquer. Leur royaume se constituait d’une grande ile à l’est de l’ancien royaume Elfiques et d’autres terres mineures.
Nous perdîmes les villes de Paüros en Paüreska et Ennefor en Fomeska, et ils atteignirent presque la capitale si l’Impératrice Rachae II n’avait pas organisée une alliance avec d’autres territoires du Nord du monde pour contrer l’invasion. La guerre fût longue et rude mais les forces Spaïres tombèrent et durent payer de lourds tributs.

Cette guerre a fait naitre un esprit vengeur chez notre peuple qui existe encore, transformant notre peur de l’Autre en haine viscérale chez quelques-uns ; certains appellent ça le Nemesis, du nom de la ville construite sur les ruines de Paüros, Nemesia.
Après le livre d’Histoire devient livre de contes, j’ai dû mal à croire en ces choses qui paraissent si saugrenues aux milieux des autres faits. On évoque l’arrivée de Démons qui voulaient détruire le monde et du Peuple ancien chargé de nous en protéger, ceux qu’on appelle Ondins. Avec leurs connaissances ils réussirent à chasser les Démons et depuis ils vivent un peu partout dans Ymaj, prodiguant soins et donnant connaissances. Mais pire survint encore et là je ne peux pas me dire qu’il s’agit d’un conte de grand-mère, puisque mes parents et leurs parents avant eux connurent ces temps. Etait-ce lié avec les autres maux ? Les Historiens en débattent encore. Ce mal que l’on évoque encore à demi-mot, s’appelle la Noirceur.

Il s’agit d’une vague d’obscurité pure qui a couvert une bonne partie de l’Empire et du Royaume des Spaïres, C’est à cette époque que la vieille capitale Anaska disparut et que Nemesia devint le centre de l’Empire. Les terres prises dans la Noirceur perdaient toute vie et c’était la mort pour qui s’y attardait. La Noirceur changea entièrement la face d’Ymag. Les royaumes anciens disparurent et de nouveaux prirent de l’essor. C’est l’époque de l’avènement de la Libérie constitué des anciens royaumes Elfes, du royaume Spaïre et divers territoires mineurs comme l’Entreroy et des colonies Elfes. Pour eux la Noirceur fut presque une bénédiction, puisqu’ils fondèrent une nation qui est l’une des plus puissantes de nos jours.

Pour nous, avec la Noirceur qui sépara l’Empire, nous avons vu une partie de notre peuple nous trahir. Certains rejoignant les Libères, les autres faisant sécession en niant le pouvoir de l’Empereur. Ainsi l’ile de Feroska et une grande ile de Mapar, séparé en partie de l’Empire par la Noirceur fondèrent ce qu’ils appellent l’Etatie. Ce qui resta de l’Empire ? C’est ce gout ardent de vengeance, le Nemesis qui nous mena à la guerre. Une guerre contre les nôtres… cela bouleverse tous ce que l’on dit sur les Autres finalement …

Je suis entièrement d'accord avec toi. J'ai eu beaucoup de mal avec cette contrainte. Sans les rappels qui se trouvent dans le texte on peut facilement oublier que c'est un enfant qui parle. En plus il a point de vue neutre, voire critique. Ce qui peut paraître un peu étrange puisqu'il est un enfant ; il aurait dû être plus naïf ou entièrement de parti-pris. Je ne sais pas si j'ai bien saisis ta question, mais les ëns sont une création 100% corblas. Ils existaient avant le concours, ainsi que le monde qui les entoure. C'est une sorte de passe temps pour moi, que d'imaginer l'histoire de ce monde et de ces peuples. Je prend des notes et fait également des dessins dans des carnets.

La lecture a été plus facile avec le texte d'Idjya, plus rythmé et ponctué d'humour.

Le sujet : j'imaginais une description d'un monde, à la façon d'un tableau, et là encore c'est Idjya qui remporte mon suffrage.

Corblas a plus axé son récit sur l'histoire du monde, c'est tout aussi instructif, mais ça ne me permet pas de "voir" le monde en question.


J'ai donc voté pour Idjya.

Déjà, dès que l'on commence ton texte, on est tout de suite impregné par le discours enfantin, très bien représenté d'ailleurs, c'était adorable. J'ai trouvé que c'était une bonne idée d'y ajouter quelques petites fautes de négations mais aussi les interrogations. On remarque bien que c'est un enfant qui parle, donc la contrainte est très bien respectée. En plus, le fait de découvrir le monde sous ses yeux d'enfants est vraiment bien fait, malgré que du coup ce soit moins détaillé et moins précis, et que l'on ne découvre qu'une petite partie visuelle du monde. (mais forcement, le nombre de mots de l'empechait)
Ensuite, c'était agréable à lire, puisque l'on découvre en même temps que l'enfant le paysage, malgré que les interrogations un peu trop répétées rendent le texte moins fluide.

Ton texte était très fluide à lire, j'ai adoré découvrir petit à petit l'histoire très complexe et superbement menée de ce peuple, on est vraiment immergés dans le discours. C'est très bien décrit et détaillé, on comprend bien dans quel monde vit ton personnage. Après, je trouve qu'il y a peu de détails qui mettent en valeur le fait que c'est un enfant qui parle, malgré que l'idée d'insérer le professeur au début nous le rappelle. Peut être qu'il aurait fallu lui accorder une place aussi un peu au milieu du texte avec des petites phrases comme " le professeur Mr machin nous conta ensuite que..." pour le souligner ou d'autres phrases pour montrer la vision d'enfant face à ces histoires sur son peuple.