[Votes] Saut en parachute

C’était le moment. Le grand moment. La saut en parachute. J’avais toujours été un vrai adepte des sensations fortes, je les avais presque toutes faites. La moto, la formule un, le canyoning, le saut à l’élastique, le parapente, le ski nautique, je connaissais déjà tout ça. J’étais toujours à la recherche de nouvelles activités, de nouvelles sensations. Je voulais me tester, tester mon corps, tester ma résistance. Mon but? Me dépasser, encore et toujours. En temps que sportif, on m’avait toujours appris une valeur : le dépassement de soi. Il n’y a pas de sport sans détermination. Depuis ma plus tendre enfance, je pratiquais une activité sportive régulièrement. De mes cinq à dix ans, j’avais intégré l’équipe de football de mon village natal, comme beaucoup de garçons de mon âge. Ensuite, je m’étais épanoui dans le basketball pour finalement entièrement me consacrer aux sports à sensations fortes.

J’avais programmé mon réveil assez tôt ce matin, et j’avais passé une grande partie de la matinée à ne rien faire, allongé sur mon canapé en cuir à attendre que le temps passe. J’étais pressé, impatient ! Je rêvais de ce saut depuis longtemps déjà ! On m’avait conseillé de ne pas trop manger afin de ne pas me sentir mal pendant la chute libre, c’est pourquoi aux alentours de midi, je n’avais avalé qu’un sandwich aux crudités, mon préféré ! C’était bien connu, j’avais toujours été un homme qui prenait soin de sa santé. Il fallait aussi avouer que mon éducation y était pour beaucoup : avec une mère nutritionniste et un père médecin généraliste, il valait mieux pour moi que je me nourrisse convenablement lors de mon enfance. Mes automatismes concernant la nourriture, comme par exemple, manger plus de légumes et moins d’aliments gras ou sucrés, étaient pour la plupart restés, ce qui faisait que j’avais une alimentation très équilibrée ! En temps que sportif, on m’avait toujours dit que c’était un avantage ainsi qu’une très bonne chose.

Une heure et demie de l’après-midi, c’était l’heure de partir. Le point de rendez-vous était situé à environ trois quarts d’heure de chez moi, je quittai donc mon logement en prenant bien soin de fermer la porte à clef derrière moi. J’arrivai donc tout près d’un immense terrain réservé aux décollages d’avions privés. Quelques personnes étaient déjà présentes. Etant donné que je faisais un saut accompagné, une découverte, comme ils appelaient cela, j’étais intégré dans un groupe d’environ six ou sept personnes, tous des adultes de plus ou moins mon âge. Je me joignis au groupe, puis quelques instants ensuite, un moniteur arriva et demanda notre attention.

- Nous avons eu à régler quelques problèmes techniques de dernières minutes avec l’hélicoptère, commença-t-il, tandis qu’une soudaine agitation prit par du petit groupe que nous formions, mais ne vous inquiétez surtout pas, nous avons réussi à résoudre le problème et l’engin marche encore à la perfection !

Je soupirai, rassuré. Il n’était pas question de me mettre en danger.

Quelques minutes plus tard, nous étions tous prêts, équipés, et je fus désigné pour faire partie de la première tournée de sauts. J’étais de plus en plus excité, j’avais hâte ! Nous étions trois dans l’hélicoptère. Soudain, le conducteur nous fit un signe et les moteurs démarrèrent, les portes se fermèrent. Bientôt, nous fûmes à des dizaines de mètres du sol, la boule au ventre avec la peur et l’excitation de la chute libre qui allait venir. J’avais eu le temps de discuter un peu avec les deux autres hommes qui m’accompagnaient, c’était leur premier saut à eux aussi et ils avaient l’air tout aussi tendu que moi. Mais je n’étais pas spécialement effrayé, plutôt.. Impatient. Je ne devais pas oublier : le dépassement de soi, toujours.

Soudain, les portes s’ouvrirent, j’eus un mouvement de recul. Le moniteur nous rejoignit, il tenait fermement son sac. Je fronçai les sourcils et m’éloignai un peu du bord, imité par les deux autres hommes.

- Il va falloir sauter un peu plus tôt que prévu, les gars ! S’exclama la moniteur en nous adressant un sourire qui se voulait surement rassurant. Il paraissait détendu, lui. La pression et l’inquiétude commençaient doucement à monter en moi. L’hélicoptère avait-il mal été réparé ? N’oubliez pas les consignes de sécurité, ouvrez votre parachute au bon moment ! Continua-t-il avant de se rapprocher de moi et de me pousser légèrement vers le bord. Lucas, tu commences, on se retrouve en bas !

Je ne réfléchis pas plus longtemps : il y avait un nouveau problème technique, c’était certain, il fallait se jeter à l’eau désormais. Ou plutôt, se jeter dans le vide. Je m’approchai du bord, pris une grande inspiration puis, me remémorant les conseils du moniteur une dernière, m’élançai dans l’air frais.

Jamais je n’oublierais cette sensation mémorable, c’était unique. Le vent fouettait mon visage, balayait mes cheveux. J’avais vraiment l’impression de voler, mais cette sensation n’était rien par rapport à l’impression que tous mes organes se retournaient et bondissaient dans tous les sens. Assez glauque, quand on y repense. L’atterrissage se fit plutôt en douceur, j’avais contrôlé la situation.

Aucun doute, je n’oublierais jamais cette journée mémorable !

Josie avait été emballé par l’expérience grand frisson de notre nouveau voisin, il racontait avec tant de joie son saut en parachute selon lui tout fan de sensation extrême devrait vivre cela au moins une fois dans sa vie.

« On devrait essayer, cela à l’air vraiment bien » me dit Josie extrêmement enthousiaste.
« Mouais pourquoi pas un jour » lui répondis-je sans grande conviction.

« Si vous voulez je peux organiser cela pour demain, mon copain est responsable du centre de saut en parachute de la ville, il me faut juste passer un coup de fil » s’exclama notre voisin.

« Oh non, on ne voudrait pas vous déranger » m’empressais-je de répondre
« Mais Timmy, si Joe nous le propose son c’est que cela ne le dérange pas » s’écria Josie.

« Très bien laissez-moi 5 min le temps de tout organiser avec mon ami.
Et en 5 minutes c’était réglé, demain à pareil heure nous sauterons en parachute. L’idée ne m’emballait pas trop et je ne saurai dire pourquoi au fond de moi quelque chose me tracassait.
Josie était excitée comme une puce à l’idée de « faire le grand plongeon ».

Cette nuit-là j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir tant mon sommeil était agité. Je semblais sombrer dans un cauchemar sans fin. Nous étions en haut d’une falaise prêt à sauter, nos parachutes sur le dos, bien attaché les dernières consignes de sécurité données, Josie s’élança dans le vide avec l’agilité d’un aigle je l’entendis pousser un cri de guerrière. Ce fut mon tour l’enthousiasme de Josie me donna des ailes et je sautais. Vint le moment ou je devais ouvrir mon parachute, je tirai avec fierté sur le levier mais rien ne se passa, je tirai une fois de plus mais toujours rien, la panique s’empara de moi, je commençais à crier au secours mais personne ne m’entendis, le responsable me voyant descendre à une vitesse vertigineuse du sol me cria d’ouvrir mon parachute, j’essayai mais rien. En l’espace de quelques secondes, je vis mes jours défiler devant moi. J’allais mourir. j’aperçus un champs avec du foin, je ferma les yeux et là…..

J’ouvrir les yeux en criant, remplit de sueur, ma respiration était rapide. Josie se leva en sursautant.
Timmy tu vas bien ?
-Oui, j’ai fait un horrible cauchemar, mon parachute ne voulait pas s’ouvrir et je m’écrasais dans un champs.
Josie caressa mes cheveux mon Timmy calme toi, c’est que tu as peur, la peur est un sentiment normal
-Je ne dirai pas que c’est de la peur je ne saurai t’expliquer.
-Si tu ne veux pas sauter on peut annuler,
-Imagine qu’il y’ait un problème avec le parachute ? Qu’il ne s’ouvre pas ?
-Le matériel est vérifié et entretenu, le responsable est très sérieux et expérimenté, si tu veux on lui demandera de vérifier les parachutes devant nous.
-Ok.
Ma Josie avait toujours les mots pour me réconforter. De nature anxieuse je voyais toujours le côté négatif des choses, cela pourrait être une bonne expérience que de vivre le grand frisson.
Sur ces pensées je sombra dans un profond sommeil, serein et dans l’attente de vivre une grande expérience.

Le moment tant attendu était arrivé. J’étais prêt. Attaché tel un bœuf, prêt à sauter. Je regardais du haut de la falaise, cela ne pouvait pas être si terrible que cela et puis mon cauchemar n’était que pur fabrication de mon inconscient causé par une forte dose de stress. Je ferma les yeux, leva les bras en croix, inspira un grand coup et fit le silence. Tout semblait silencieux autour de moi, j’entendais le bruit du vent sur les branches, les oiseaux. Le temps s’était arrêté, j’étais en osmose avec la nature. Dans ce lien le plus intense qui m’unissait à ce paysage, je mis un pieds devant l’autre puis d’une manière décisive et spectaculaire je me jeta dans le vide tel un oisillon qui apprends à voler.
J’ouvris les yeux pour admirer la nature de plus près. Je me sentais léger, libre, un sentiment de plénitude m’envahit. Je poussa un cri pour relâcher tension et stress. Je pouvais crier sans déranger personne. Le vent était sur mon visage. Je souris en essayant d’imaginer à quoi pouvait ressembler mon visage en pareil occasion.
Le moment était venu d’ouvrir mon parachute. Ma chute sembla ralentir d’un coup. Je descendais avec moins de vitesse, me laissant le temps d’admirer le paysage. Me pieds approchaient peu à peu du sol. Mon retour à la réalité s’amorça peu à peu. Quelques minutes plus tard j’atterris dans un grand champs ou ma Josie m’attendait. Je m’étala de tout mon long sur le sol. Je ne pouvais décrire ce qui venait de m’arriver. Cette sensation qui m’avait procuré une certaine plénitude. Josie accourut jusqu’à moi.
« Mon Timmy tu l’as fait, tu as réussi ! »
J’avais du mal à reprendre mes esprits. le responsable s’approcha de moi et m’aida à me relever. Il semblait lire en moi. « une fois que l’on a goûté à ce plaisir que l’on nomme l’adrénaline on en devient fou et on en peut plus s’en passer ».
C’était donc cela une personne zen comme moi venait d’expérimenter cette sensation que l’on appelle l’adrénaline.