| | [Vote] Voyage dans le temps | |
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Qui a le mieux respecté le thème et la contrainte? | Lehanna | | 67% | [ 2 ] | Sucréomiel | | 33% | [ 1 ] |
| Total des votes : 3 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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Miss_Cupcake As de l'acrylique Date d'inscription : 14/08/2013 Age : 25 Localisation : Dans mon cocon
| Sujet: [Vote] Voyage dans le temps Lun 17 Fév 2014, 17:14 | |
| Il est temps de voter pour la battle!Thème: Voyage dans le temps Contrainte: Le narrateur n'est pas humain
Vôtre rôle si vous l'acceptez est de voter pour la création qui selon vous incarne le mieux le thème tout en respectant la contrainte.
Les votes sont ouverts jusqu'au 24/02/2014 Voter c'est bien MAIS laisser un commentaire c'est bien mieux - Lehanna:
Et si les corbeaux portaient chance ? __« Allez, Salem, debout ! », fit une voix au-dessus de moi. __Quelque chose me frappa sans ménagement, et je roulai sur le côté afin d’amortir le choc. Je sentis de la poussière s’étaler sur mon corps. Dubitatif, j’ouvris les yeux, découvrant ainsi une terre aride et sèche, couleur rose-orangée. Je me redressai pour finir d’examiner les lieux. __Sur des kilomètres devant moi s’étendait un impressionnant désert de roches et de sable, qu’aucune plante digne de ce nom ne venait perturber. Si je tournais la tête, je pouvais apercevoir un genre de jungle. Les arbres étaient tellement serrés, tellement touffus et tellement verdoyants, que le contraste qu’il y avait entre l’espace végétal et l’espace minéral faisait presque mal aux yeux. __« On n’est pas là pour végéter, ajouta la voix. Je t’ai amené seulement parce que tu m’as suppliée des jours et des jours. Et crois-moi, je m’en serais bien passée. __- Amelia… Tu es dure », croassai-je. __Amelia haussa les épaules et fit quelque pas en direction de la masse imposante de la jungle. Elle fit glisser le sac qu’elle portait sur le dos et s’accroupit, le déposant sur le sol poussiéreux. __« Tu n’as pas l’air de comprendre que je suis ici pour un examen, Salem. Tu n’étais même pas censé venir. J’aurais l’air de quoi, moi, si on découvre que j’ai triché ? » __Elle sortit un calepin et un crayon de bois, referma le sac et se remit debout, le remettant en place. Elle m’attrapa par la queue et m’amena en face de son visage, m’arrachant un gémissement de douleur. __« Alors maintenant, tu me suis et tu te tais. Je n’ai pas envie de rater ma seconde année de sorcellerie à cause d’un animal qui n’a rien dans le crâne. __- Oui… », réussis-je à dire. __Elle s’avança d’un pas vif en direction de la jungle, et je dus me dépêcher pour la rattraper. ‘Y a pas idée d’être aussi pressée… Je me juchai sur son épaule tandis qu’elle soupirait une énième fois, râlant contre ma paresse légendaire. __« Tu as des ailes, satané volatile. Tu ne pourrais pas les utiliser de temps en temps ? __- Ton épaule est beaucoup plus confortable, répondis-je d’un air béat, savourant la balade. Tu dois faire quoi déjà ? __- Vraiment, tu n’écoutes rien de rien ! Je te l’ai expliqué une dizaine de fois. Je dois récupérer des infos sur cette époque. » __L’air revêche d’Amelia me dissuada de répliquer. Quand elle se mettait en colère, il était plus prudent de la laisser ruminer un peu avant et de l’approcher en douceur ensuite. __Nous marchâmes – enfin, Amelia marcha et je me laissai porter – pendant une bonne demi-heure avant d’attendre la lisière du bosquet. Je m’envolai afin d’inspecter les arbres qui se dressaient devant nous. Ils étaient étranges. Ayant voyagé de nombreuses années à travers cieux, je fus étonné de ne pas le reconnaître. Leur tronc était caoutchouteux, et les longues feuilles qui étaient accrochées sur toute sa longueur pouvait rivaliser, par leur matière, avec du plastique. __J’étais en train de tenter de percer le tronc avec mon bec jaune quand un mouvement sur le côté attira mon regard. Amelia, qui m’attendait en bas de l’arbre en tapant du pied impatiemment, abandonna immédiatement toute animosité à mon égard pour se focaliser sur l’observation de… l’animal ? Quant à moi, j’allai aussi sec me dissimuler derrière un caillou de la taille de ma serre, un peu plus loin. La cachette n’était pas des plus efficaces, mais j’étais trop accaparé par le nouveau venu pour y faire attention. __Une tête immense, rectangulaire, à la gueule emplie de dents aussi énormes qu’une baie vitrée, s’était faufilée entre les arbres et mâchouillait une feuille qui traînait sur son passage. Lorsqu’on suivait le cou qui soutenait la tête, et qui ne devait pas faire moins de quatre mètres, on était amené à détailler le corps de la bête, aussi imposant qu’une montagne. __« Un diplodocus… souffla Amelia. Ça aura été plus rapide que prévu. » __Elle se mit à griffonner frénétiquement sur son calepin, usant la mine du crayon à une vitesse monstrueuse. Bientôt, elle dut sortir en pestant un taille-crayon du sac et l’utilisa à une vitesse ahurissante. __« Il ne faut pas que je loupe ça, c’est l’occasion du siècle, avec ça je suis sûre d’avoir mon examen haut-la-main… » __Tout en grommelant dans sa barbe, elle se remit à croquer, à prendre des notes, à calculer la taille de telle ou telle partie du corps du dinosaure. Quand enfin, lassé de mâcher une feuille qui ne pouvait pas se mâcher tellement elle était élastique, celui-ci se recula dans l’ombre de la jungle, Amelia parut reprendre ses esprits. Elle rangea ses affaires et tourna la tête dans tous les sens, jusqu’à ce que son regard s’arrête sur moi, toujours tremblant derrière la pierre qui me dissimulait à peine. __« Une tâche noire dans une immensité ocre, c’est assez visible, tu sais », déclara-t-elle en haussant un sourcil. __Si un oiseau avait pu rougir, je crois que je serais devenu rouge tomate. __Amelia s’avança vers moi et me prit à nouveau par la queue, m’amenant à hauteur de ses yeux, sous mes protestations. __« On peut dire que tu portes chance, pour un corbeau, fit-elle avec un sourire narquois. À ce qu’il paraît, les dinosaures sont très durs à approcher, par ici. » __Elle me reposa à terre, et je me traînais pitoyablement jusqu’à ses pieds, au bord de la nausée. C’est dans un dernier « Mission accomplie ! » prononcée d’un ton enjoué et dans un claquement de mains, que nous repartîmes à l’école. __Un seul détail avait été oublié. Dans son empressement et dans sa joie, Amelia avait oublié de me remettre dans son sac à dos. Et quelle ne fut pas la surprise du professeur Istoria quand il la vit arriver, un corbeau qui parle dans les pattes !
- Sucrée:
LA LIGNE DE TEMPS La ville s’endormait. Blackbird et ses acolytes avaient établi leur terrain de jeu rue St George. Lorsqu’ils forcèrent la porte du numéro 6, ils l’ignoraient encore : ils venaient de pénétrer dans le temple de la folie, celui du Professeur Sartorius. Ils s’avancèrent dans un hall où le désordre était maitre : des piles de livres, feuilles de calculs écrites à la hâte, plans indéchiffrables, horloges démembrées, et autres objets difficilement identifiables… Puis, ils pénétrèrent dans le salon où ils furent saisis de stupeur. A deux mètres devant eux, un étrange oiseau de métal sommeillait. Six ailes fines s’étendaient sur le sol, en rayons, autour d’une capsule parée de capteurs et miroirs orientables. Blackbird s’approcha et heurta un caisson métallique qui s’alluma instantanément : « Ne touchez à rien, ce serait terrible ! Ne touchez à rien !... s’exclama une voix mécanique. » Effrayé, le cambrioleur frappa du pied cet engin du diable qui roula en arrière. Il sembla s’enrayer puis, brusquement, changea de fréquence : « 4 août 1903, Hippolyte Sartorius vient au monde le jour de l’avènement du pape Pie X. Est-ce une bénédiction divine ? Pas pour Augustin Sartorius qui méprise toute forme de religion, ni pour Mary, née Hausman, dont la foi passe après l’éducation de ses dix enfants et la gestion du domaine familial : soixante hectares hérités en Californie. Cadet d’une fratrie se pliant à l’ambition d’un père oisif, Hippolyte est négligé et le vivra comme un affront. Très tôt livré à lui-même, il erre dans la grande demeure et grandit avec le sentiment de ne pas être né à la bonne époque.
Le 4 mars 1908 est un jour mémorable. William Howard Taft est élu président des Etats Unis tandis que le jeune garçon pousse la porte de la bibliothèque. Le premier livre qu’il tiendra entre ses mains sera Les Passions de l’Âme. Bien que trop jeune pour comprendre, il développera alors un appétit gigantesque pour les livres et la connaissance.
En 1919, Hippolyte Sartorius intègre Berkeley où il brille par ses résultats. Marginal, il se passionne pour les sciences fondamentales. Le 10 décembre 1921, Albert Einstein remporte le prix Nobel de Physique et Augustin Sartorius décède sans un mot d’amour pour les siens. Après l’enterrement, la famille se retrouve autour d’un diner sans intérêt, jusqu’à ce que l’aîné suggère d’aller fouiller dans les affaires du père. Excités, les frères investissent le bureau défendu. Hippolyte, intimidé, reste un instant sur le seuil mais, alors qu’il lève les yeux vers le mur du fond, il sait que cet instant marquera toutes ses décisions futures. Des boucles d’or, une peau nacrée, et l’enfance qui se devine encore. Est-ce la pureté qui se dégage de ce tableau ou le fait que son père l’ait gardé pour lui seul des années qui l’a touché ? Aujourd’hui, l’enfant mal-aimé est persuadé que son bonheur existera dans les bras de cet ange d’un autre siècle.
1927, fraîchement diplômé, le Professeur entame un long voyage à la recherche de l’identité de la jeune fille. En 1933, il réapparaît alors que sa mère est mourante. Elle peine à le reconnaître : le corps éprouvé par le labeur, les mains agitées, les rides qui sillonnent son visage encore jeune... Seule la vue du tableau l’apaise.
1935, Hippolyte s’installe à Londres avec le portrait, il a trouvé sa ligne de temps. Commence alors un long travail de conception. Septembre 1936, il crée la première machine intelligente : moi, l’unique témoin de son génie dévorant. 1937, il reprend ses recherches sur les vecteurs temporels.
22 avril 1947, aucun événement ne marquera l’Histoire. Cette date est la dernière dans la vie d’Hippolyte Sartorius. A partir de ce jour, le temps n’a plus de valeur. Il le contrôle. En vérité, l’exploit scientifique l’affecte peu. Rencontrer la demoiselle qui hante ses jours et ses nuits, voilà le but ultime ! Et s’aimer… Mais cela parait si évident après tous les obstacles irrationnels surmontés. Serein, le Professeur entame le voyage de sa vie.
Cent ans plus tôt, Helen Tilney dort paisiblement. Dans quelques jours, elle partagera le lit d’un comte fortuné. Il commandera son portrait, elle lui donnera une descendance et à jamais restera un oiseau en cage. La machine se matérialise sans bruit dans sa chambre. Il faut quelques minutes à Hippolyte pour reprendre ses esprits. Elle est allongée devant lui, rayonnante dans l’obscurité. La passion enflamme son corps épuisé. Fébrile, il s’avance. Il effleure du doigt ses cheveux, sa joue, ses lèvres… Il lui semble toucher ce présent auquel il n’a jamais eu droit. Toute à ses rêves, il l’enlève. Plus tard, il comprendra l’égoïsme de son acte. Mais pour l’instant, transporté par son désir, il relance la machine.
De retour à son époque, plusieurs journées se sont écoulées et la belle ne s’est pas réveillée. C’est toujours le même petit oiseau délicat mais sans sa vitalité. Pire encore, le tableau a disparu. Hippolyte en perd le sommeil, son corps s’agite de nouveau. Il réétudie ses plans, réévalue l’exactitude de la ligne de temps, des vecteurs, des concordances… Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
Un matin, il croise son reflet dans le miroir. Son apparence fait partie des futilités auxquelles il n’a jamais accordé une seconde. C’est un homme âgé qu’il découvre : les paupières tombantes, le teint blême, les joues creusées, le regard perdu… Le temps a eu raison de lui.
Désemparé, il regagne la chambre de la jeune fille. Face à son teint grisâtre et sa respiration difficile, la solution la plus raisonnable s’impose à lui : la ramener dans son présent...- Ok, finis les plaisanteries, railla Blackbird. Embarquez moi ce que vous pouvez. - Non ! Il n’est pas encore revenu, ne touchez à rien ! Ce serait terrible, terrible… » Au fond de la pièce, la jeune fille aux boucles d’or ne dit mot lorsqu’ils enlevèrent la batterie du caisson métallique, ni quand ils s’attelèrent à déplacer la machine ailée rompant ainsi la ligne de temps. Puis, à son tour, elle se laissa emmener, prisonnière de sa toile.
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LadySquirrel As de l'acrylique Date d'inscription : 30/07/2012 Age : 30 Localisation : Haute Cour
| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps Mar 18 Fév 2014, 14:34 | |
| Deux jolies textes ! Les deux idées sont très bonnes. La participation de Lehanna est très drôle, avec ce pauvre Salem qui se fait maitriser par sa maitresse. Et voir une sorcière à la préhistoire, c'est très jouissif ! Le texte de Sucrée est plus dur et plus poignant. J'avoue par contre que pour une fois, j'ai trouvé peut-être son texte moins fluide que ce qu'elle écrit d'habitude. Du coup, je vais voter pour Lehanna. |
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Miss_Cupcake As de l'acrylique Date d'inscription : 14/08/2013 Age : 25 Localisation : Dans mon cocon
| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps Ven 21 Fév 2014, 13:04 | |
| Il vous reste seulement 3 jours pour voter! |
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Bettyboopjade Ange gardien Date d'inscription : 25/03/2011 Age : 41 Localisation : Mons (Belgique)
| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps Ven 21 Fév 2014, 20:30 | |
| Outch... pas évident. ^^ Lehanna : C'est très bien écrit comme toujours mais j'avoue que ta sorcière antipathique ne m'a pas rendu la lecture très agréable. Je suis un peu passée à côté du thème en m’apitoyant sur le pauvre Salem. ^^ Sucrée : Là aussi c'est très bien écrit et recherché. Les référence historiques réelles sont toujours très agréables mais le tout m'a semblé un peu lourd et long et du coup j'ai un peu décroché. Je vote pour Sucrée mais bravo à vous deux ! |
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Miss_Cupcake As de l'acrylique Date d'inscription : 14/08/2013 Age : 25 Localisation : Dans mon cocon
| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps Mer 26 Fév 2014, 10:11 | |
| Les votes sont à présent clos, et c'est Lehanna qui remporte cette battle, bravo! (j'ai oublié de voter, désolée ) |
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LadySquirrel As de l'acrylique Date d'inscription : 30/07/2012 Age : 30 Localisation : Haute Cour
| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps Mer 26 Fév 2014, 14:03 | |
| Bravo Lehanna ! |
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Sucréomiel As de l'acrylique Date d'inscription : 03/01/2010 Age : 29 Localisation : Imaginarium
| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps Dim 02 Mar 2014, 18:18 | |
| Félicitations Lehanna, c'est amplement mérité ! J'ai été un peu médiocre sur ce coup-là. Et merci à Betty et Lady qui ont eu le courage de commenter. |
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Bettyboopjade Ange gardien Date d'inscription : 25/03/2011 Age : 41 Localisation : Mons (Belgique)
| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps Jeu 06 Mar 2014, 09:16 | |
| Bravo Lehanna ! |
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Lehanna Grand artiste du pinceau Date d'inscription : 07/10/2011 Age : 26 Localisation : Nord (59)
| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps Ven 07 Mar 2014, 12:03 | |
| Bravo à toi aussi Sucrée, moi je l'ai trouvé bien ton texte, avec toutes ses références historiques. |
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Maeleo As de l'acrylique Date d'inscription : 17/10/2012 Age : 26 Localisation : dans ma bulle
| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps Dim 09 Mar 2014, 22:35 | |
| bon, je n'étais pas là pour le vote, mais je passe commenter quand même vite fait ^^ tout d'abord, bravo Lehanna, j'ai adoré ton texte, comme d'habitude et je n'ai rien d'autre à dire en fait ^^ Sucrée, j'ai bien aimé ton texte aussi, les références historiques sont vraiment sympas, mais j'ai trouvé le texte moins fluide
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| Sujet: Re: [Vote] Voyage dans le temps | |
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