[ageneral & Flash] Rencontre du 3ème type

Le mercure avoisinant les 35°C rendant la marche pénible au petit groupe qui évoluait dans le parc National de Jasper, le plus grand des parcs des Rocheuses du Canada. L’équipe composée de trois biologistes, marchait depuis déjà quatre bonnes heures sous la canicule, la fatigue commençant à se faire sentir. Les trois acolytes, partis faire des prélèvements en milieu naturel, suaient à grosses gouttes, et ce fut donc d’un commun accord qu’ils prirent une pause bien mérité.
Marina Prog la plus jeune des trois s’asseya sur un tronc d’arbre faisant face aux deux hommes qui s’installèrent à même le sol. Elle se débarrassa de son matériel devenu encombrant et contempla les environs. Des centaines d’arbres de dressaient fièrement autour d’elle, créant une forêt extrêmement dense, jonchée d’innombrables sentiers plus étroits les uns que les autres. Elle comprenait à présent la nécessité d’évoluer à pied dans le parc. Elle dirigea son regard vers les deux hommes qui s’abreuvaient à la gourde et plus particulièrement sur le Docteur Grégory Foller. Ce dernier malgré son âge avancé ne présentait aucune fatigue. La jeune femme l’admirait, elle le considérait même comme son model. Finalement, elle ne regrettait pas tous les sacrifices qu’elle avait faits pour pouvoir intégrer cette prestigieuse équipe de recherche, même si elle devait aussi supporter l’égo démesuré du docteur Billy Mooser, le deuxième homme du groupe. La trentaine fraichement atteinte il était arrogant et la jeune stagiaire était persuadée qu’il ne faisait ce métier que pour l’argent et non pour l’amour de la recherche à l’inverse de son aïeul. Perdue dans ses pensées elle sursauta quand un bruit strident résonna dans la forêt. Les oiseaux s’envolèrent d’un même mouvement tandis que caribous et autres wapitis détalèrent en direction du mont Edith Cavell qui surplombait le parc. Sans nul doute possible, le son émanait du Lac Maligne qui était la destination finale des trois scientifiques. Le Docteur Foller se leva pour découvrir ce qui avait pu provoquer un tel vacarme, au point d’en affoler toute la forêt d’habitude si calme et reposante. Il arpenta avec vigueur le sentier qui menait jusqu’au lac, ses deux coéquipiers harassés derrière lui. La jeune femme respectait cet homme pour l’envie envie permanente qu’il avait de découvrir de nouvelles choses, d’enrichir encore et toujours ses connaissances pourtant déjà bien complètes. Son sourire admiratif se figea pour laisser place à l’effroi quand elle distingua la source de cet affolement insolite.
Son corps entier se mit à trembler, son cœur s’accéléra, ses mains devenues moites lâchèrent sa mallette scientifique et elle esquissa un pas en arrière. Elle percuta le docteur Mooser resté en arrière qui l’empêcha de s’enfuir. Devant elle, le plus âgé du groupe contemplait la scène émerveillée. Il se rapprocha avec précaution pour ne pas effrayer la créature qui se dressait face à lui. Il se saisit avec calme de son appareil photo et mitrailla l’individu qui lui faisait face. L’excitation s’empara de lui et une multitude de questions accapara son esprit. Cette étrangeté était un nouveau défi scientifique pour lui. Comprendre ce que cette chose était et ce qu’elle faisait dans le parc était devenu une priorité à ses yeux. Toutes les spécificités de cette invraisemblable forme de vie inconnue le fascinaient. La créature avait une peau translucide laissant apparaître des vaisseaux où circulait un liquide marron pareil à la couleur du tronc des arbres de la forêt. L’homme s’extasia devant ses mains et ses pieds munis de trois doigts palmés, puis par sa taille bien supérieure à celle des humains. En effet, la créature les dominait d’un mètre au moins et arborait une fine silhouette semblable à la morphologie d’un humain. Elle était à la fois gracieuse et puissante, et ce qui semblait être des muscles saillaient sous sa peau transparente. Sa tête comportait de grands yeux noirs qui fixaient intrigué les biologistes. L’ainé des trois s’avança un peu plus de la chose, cherchant un moyen éventuel de communiquer avec lui mais la créature recula violement de plusieurs mètres ce qui accentua la crainte de Marina. Le docteur Mooser qui jusque-là n’avait laissé paraître aucune émotion, empoigna brusquement la jeune femme et la fixa droit dans les yeux. D’une voix forte il lui disait de na pas avoir peur et que tout ceci n’était que le fruit de leur imagination débordante. Que les extra-terrestres n’existaient pas et que c’était très probablement une mauvaise farce.
Comme pour démentir ses propos, trois autres créatures semblables à la première surgissaient par derrière, deux d’entre-elle se postèrent aux côtés du premier alors que la troisième se campa sur un arbre. Quelques secondes s’écoulèrent et les quatre êtres vivants sortirent de la forêt pour se rapprocher du lac. Se rendant compte qu’il tenait toujours la jeune femme par les épaules, Billy la lâcha et se précipita à la suite du vieil homme qui pourchassait les déserteurs. A la vue d’un étrange objet lumineux volant au-dessus du lac il se mit à psalmodier des « ce n’est pas possible ». Il hurla pour se convaincre « ce n’est que mon imagination, tout ceci n’est qu’un simple rêve » alors que la jeune femme était agenouillée pleurant de terreur. Le docteur Foller, constatant que son coéquipier refusait d’admettre la réalité, l’entraina plus près de la soucoupe volante espérant ainsi le convaincre que les êtres qu’ils venaient de découvrir était la preuve d’une vie extra-terrestre. Cependant ne voulant pas accepter cette hypothèse Billy commença à raconter à son aïeul de multiples scénarios comprenant des humains qui chercheraient à leurs faires peur. Mais le vieil homme était bien trop fasciné pour l’écouter. La stagiaire couverte de terre les rejoignait en titubant, le visage maculé de larmes, bien trop effrayée pour rester seule. Ils marchèrent jusqu’au bord du lac quand soudain la soucoupe volante s’illumina et projeta un faisceau de lumière. Des dizaines de ces créatures immobiles entouraient le faisceau lumineux quand soudant la lumières les engloba. Elle se propagea jusqu’au trio et tous disparurent dans un halo lumineux…