[votes] Voyage

Je roule.
Les douces paroles du chanteur et les délicates notes du piano, émanant de l'auto-radio, me font secouer la tête, en rythme avec mon doigt qui tape régulièrement sur le volant. Ma fenêtre ouverte laisse cette belle mélodie s'échapper à l'extérieur, conquérir ceux qui l'acceptent, fuir ceux qui la refusent.
Le feu est vert.
Je repars. J'ai à peine le temps de croiser le regard réprobateur d'une vieille femme qui visiblement n'appréciait pas Beethoven, avant de prendre le virage à gauche.
Il y a beaucoup de monde en ce chaud après-midi de fin juin. Les cris des enfants, les quelques klaxons, les bruits de moteur envahissent mes oreilles, se mêlant à la musique que j'aurais souhaité unique son à posséder mon attention.
Aller en vacances dans cette ambiance-là, avec cette circulation intense, va être pénible. Pourquoi ai-je voulu aller en Bretagne ? Ma Normandie est déjà très chaleureuse en été. Bon, si l'on retire quelques milliers de litres de pluie, je vous l'accorde. Et qu'on rajoute un peu de degrés.
A un nouveau tournant qui m'éloigne de plus en plus du bourg, j'aperçois un chat. Un chat noir. Sa longue queue touffue bat contre le sol, d'un geste presque impatient. Ses grands yeux verts aux pupilles dilatées me fixent, d'un regard qui paraît un avertissement.
Je continues mon voyage, ne prêtant plus attention aux passants, sauf s'ils traversent la route.
Malheureusement, je ne prête pas attention non plus à la voiture qui roule en sens interdit, à vive allure.

Dans les débris de tôles, l'odeur du sang, les cris de terreur, la douleur, je ne vois plus que le regard perçant du chat...fermant les yeux pour m'en débarrasser, je me sens partir.

C'est la fin.

___Nous y voilà. Canterbury.

___Après plusieurs heures de bâteau –et de comptage d’heures de sommeil perdues- nous arrivons enfin à destination.

___L’Angleterre... Comment pourais-je décrire cet endroit...? «Mystérieux »? «Une terre inexplorée»? Je ne sais pas. La seule chose sûre, c’est qu’il y fait froid. TRÈS froid. Bon, ok, c’est le matin, et il est tôt, mais ce n’est pas une raison suffisante ! Il fait froid, il y a du vent et il pleut.

___Noooon! je veux rentrer à la maiiiisoooon!! Trop tard pour faire marche arrière : Le bâteau part. Bâteau sur lequel j’avais une vue magnifique sur la cabine de pilotage, avec ce charmant commandant que j’aime de tout mon coeur qui nous regardait en nous souriant. Au début, j’ai cru que c’est par pure sympathie, mais une fois le pied posé à terre, avec une averse de malade...j’ai compris de suite l’ironnie dans son sourire... Ah, c’est sûr, j’avais envie de lui mettre une bonne gauche! Heu, je m’égare...

___Nous arrivons donc, déjà trempés malgré nos jolis k-ways jaunes fluo fournis par le collège et les accompagnateurs nous expliquent le planning...sous la pluie.
Une fois ayant pris connaissance de ce dernier -et sachant que je n’ai rien écouté, mais vu que je sais mon groupe, ce n’est pas grave je suivrais les gens- nous allons à un magasin appelé «Brooks’shop», Il était pleiiiin de livres. Après une longue hésitation –ou pas-, j’achetais un livre: «Mr Stink» qui veut dire «Monsieur Kipu», en français. Non, je sais pas ce que ca veut dire, mais c’est à peu près ça vu que j’ai lu le livre traduit en français.

___BEAUCOUP plus tard, «At one o’Clock» nous allions ENFIN manger, et moi pouvoir retrouver mes amis (qui n’étaient pas dans mon groupe) et échanger notre nourriture... nous nous installons sur l’herbe et mangions. En silence. Je ne m’étais jamais autant ennuyé de ma vie, jusqu’au moment où un chat tout bizarre nous passa sous le nez et me piqua mon sawdich au thon. Les autres rigolèrent avec leur sandwich jambon/beurre, et je me mis à la poursuite du voleur...
Il courait très vite. VRAIMENT très vite. Non, mais sérieusement, j’avais l’impression d’être aux J.O. en train de courir après Usain Bolt... J’entend tout à coup Laëticia crier et Théo aussi: «Ah, encore une guèpe.». je me dis, en m’arrêtant de courir, essouflée: «tant pis pour le sandwich...». J’entendais Agathe crier et courir après la guèpe, car elle était allée sur son «dieu-yaourt», je lui criais «TA VENTOLINE!!».

___Je voyais mon prof de sport me dévisager, puis m’applaudir, et, n’ayant pas compris, il m’a expliqué que c’était parce que j’avais fait un 100mètres parfait.

___Le reste du repas se déroule sans problèmes (même sans mon sandwich... snif! Ah oui, j’ai attrappé un rhume, merci le temps pourri!) et vers 3heures du matin, je me suis enfin couchée avec des crampes aux jambes, pas du tout prête pour demain, un mercredi où je le lève à 6heures...