J'ai dormi. Combien de temps ? Impossible de le savoir. Ce que je sais, c'est que je me suis réveillé sur un lit différent du mien, en proie à de nombreux regards et remarques indiscrètes.
– A, mou, bédishnina ! Entends-je.
Je reconnaîtrais cette voix entre mille; c'est bel et bien celle d'un Sims. Lequel ? Mon cerveau cherche encore. Sûrement quelqu'un en train de se chercher un chemin parmi toute la foule qui m'observe à l'heure actuelle.
– Ah ma ta ki ! Bou !
La personne s'est rapprochée de moi. Je l'aperçois. Je la reconnais.
– Jamie Jolina... C'est vous ?
La jolie blonde me regarde en souriant d'un air béat, et me caresse la joue. Elle finit par répondre :
– Igshidouw...
Je repose ma tête sur mon oreiller. Ce sont des Sims ; ils ne me comprennent pas.
Soudain, j'aperçois un grand homme, aux cheveux gris-blonds, s'infiltrer dans la pièce. Il porte encore une blouse de médecin et je le reconnais immédiatement.
Geoffrey Plènozas.
Tout le monde le laisse passer rapidement. Il se rapproche de moi, et commence à m'ausculter.
– Abra, ri... A, mou, bédishnina !
Que m'arrive-t-il précisément ? Je n'en sais fichtrement rien.
Les minutes passent, toutes aussi longues les unes que les autres. Je suis toujours le bouc émissaire de Sunset Valley, en train de me faire ausculter dans un lit installé exprès en plein milieu du Parc Central, par Geoffrey Plènozas en personne. A ma grande surprise, ce dernier me chuchote à l'oreille:
– Bienvenue chez les Sims, monsieur. Désolé pour tous ces désagréments, mais vous comprenez, ici, personne ne connaît votre planète. Ils sont tous fascinés par votre personne, et je ne peux pas leur en vouloir.
– Mouais, je grommelle. C'est quand même pas une raison pour me regarder comme ça... Mais, si ce n'est pas indiscret, comment se fait-il que vous parliez français ?
– J'ai appris les langues quand j'ai épousé Noémie. Qu'est-ce que vous voulez...
Je lui souris. Et une idée me vient en tête.
Alors, je me lève et le bouscule. Je grimpe sur la fontaine et, debout, je commence à danser bêtement comme les Sims ont coutume de le faire. Ces derniers, tout d'abord interloqués par la situation, finissent par se prendre au jeu et dansent à leur tour. Je croise le regard d'une petite fille, Katia Hébert. Elle me lance un grand sourire, et je sais alors ce qu'il me reste à faire.
Je vais vers elle, et nous commençons à danser. Elle n'arrête pas de rigoler et je la sens rougir. Alors, je me mets à sa hauteur, et je lui colle un bisou sur la joue.
Mais, tout à coup, nous entendons un énorme bruit sourd.
Par réflexe, je lève les yeux vers le ciel, et aperçois un fragment de météorite se dirigeant tout droit vers la fontaine du parc. Je prends Katia dans mes bras, et cours. La foule me suit rapidement.
Je vois la foule partir vers la plage; mais je tourne dans la direction opposée.
Vers les ruines. Simhenge.
Une fois là-bas, Katia et moi nous réfugions sous un dolmen. Je lui tiens la main du plus fort que je le peux, et nous regardons la météorite s'écraser violemment sur la plage.
– Maman..
– Oui, je sais ma chérie. Il y avait ta mère parmi eux...
– Dis... tu vas retourner chez toi ou tu vas rester avec moi ?
Je lui dépose un baiser sur la joue.