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Designful991 Peintre prestigieux Date d'inscription : 23/04/2012 Age : 32 Localisation : Sousse (Tunisie)
| Sujet: Impassibilité Mer 11 Déc 2013, 00:12 | |
| C'est le temps de départager Neikka et Maeleo. Thème : impassibilité
Contrainte : on doit sentir l'incompréhension des proches du protagoniste alors que celui-ci vit une situation difficile et qu'il dissimule ses sentiments. Le point de vue choisi est libre.
Nombre de mots: 800 mots avec la règle des +/- 10%.
- Texte de N3ikka:
__Isabelle Mortier était infirmière à l'hôpital Marie Curie depuis bien plusieurs années. Elle avait vu passer des cas graves, des blessés à mort, des condamnés, des tragédies et des miracles, tout ça rien qu'au niveau des urgences de Curie. Alors la mort de cette jeune fille blonde ne la toucha pas vraiment. Certes, un petit pincement lui serra le cœur, mais cela arrivait tellement souvent, malheureusement, qu'elle y était presque habituée. Elle accorda un regard empli de compassion aux deux, trois personnes présentes au chevet de la victime, puis commença à s'éloigner pour s'occuper de formalités administratives.
-J'en reviens pas...Tu te rends compte, Carole, elle est morte...Morte !
Une quarantenaire à la chevelure aussi blonde que celle du corps allongé sur le lit, les paupières fermées, des larmes coulant sur les joues. Lui tenait la main une femme du même âge environ, les cheveux noirs retenus en queue de cheval légère. Elle-même semblait déconcertée, mais surtout inquiète pour son amie. C'était la dénommée Carole.
-C'est dur...Courage, Emilie, je suis là, rappelle-t-en.
-Je sais que tu es là, ce qui me gêne, c'est qu'elle, elle ne l'est plus...
Elle se prit la tête entre les mains. Carole ne savait trop comment réagir, elle ne connaissait pas la souffrance d'avoir perdu son enfant dans un accident, et s'en réjouissait d'ailleurs. Elle n'osait cependant penser à ce qu'endurait son fils actuellement... La porte s'ouvrit justement sur le jeune homme, accompagné d'une infirmière, bienveillante. Carole se leva précipitamment pour lui prendre la main, et elle le tira presque pour l'asseoir sur la chaise ou elle était installée un instant plus tôt. Son fils aveugle et peut-être traumatisé, elle le bichonnait.
-Assieds-toi, assieds-toi. Tu vas bien, tu tiens le coup ?
Ses yeux étaient secs. Il avait l'air parfaitement normal.
-Ben, oui...
Aucune souffrance, aucun bruit, aucun signe traître. Il avait même l'air de s'ennuyer. Se moquait-il donc de la jeune fille ? Emilie le ressentit ainsi.
-Tu t'en fous, hein, tu t'en fous c'est ça ? Tes belles paroles comme quoi c'était la meilleure personne que t'aie jamais rencontré, c'est du vent, tu t'en fous !
-Emilie, voyons ! Tu sais bien que ce n'est pas vrai, il tient à elle !
Il ne répondit rien. Malgré elle, Carole commençait également à douter.
Doutes qui, quelques heures plus tard, commençaient à se faire de plus en plus pesants.
Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que dans l'esprit même du jeune homme, c'était tellement plus complexe.
Car il se l'était juré, il serait fort, et ne montrerait rien. Il réalisait à peine. Son morceau d'espoir, sa mélodie d'amour, sa joie quotidienne. Envolée, seulement envolée. Et ses yeux qui jamais ne verront, comme il aimait le dire...Il ne voulait pas les laisser s'humidifier une fois de plus. Et ses lèvres serrées, il les tordait en un sourire presque naturel, qui semblait marcher. Tout allait bien, du moins tout paraissait aller bien. Mais il ne le dirait pas, il n'avouerait pas, jamais, jamais ils ne sauraient comme il souffrait, jamais il ne se livrerait, jamais. Il ne voulait pas...Car il haïssait la pitié plus que tout autre sentiment. Et puis, il était allongé sur son lit désormais, et il tendait l'oreille, comme ses parents discutaient.
-Carole, tu es sûre qu'il va bien ?
-Je n'en sais rien. Il parait tellement...Comme d'habitude. Il a appris, tu sais, puis il m'a demandé de le déposer au parc, comme d'habitude, et...et il s'est rendu à l'hôpital, et il a l'air d'aller...Parfaitement...Parfaitement bien. Je n'y comprends rien. C'est comme s'il s'en moquait.
-Tu sais, il ne tenait peut-être pas tant que ça à elle.
Ils ne le connaissaient donc vraiment pas ? Non, décidément ; ils n'avaient rien compris, ne comprendraient jamais, jamais. Sinon...Ils auraient été le voir, auraient tenté de le faire parler. Mais rien. C'était pour ça qu'il avait établi ce mur. Ils ne comprenaient pas, personne ne le pouvait, personne. C'était leur univers, son univers, son chez-lui, tout qui s'effondrait. Et lui...Il devait rester fort et ne rien dire, il en avait le devoir. C'était comme si elle lui glissait à l'oreille, de ne jamais rien dire, de conserver leurs secrets, leur petit monde à eux, et lui y obéissait volontiers, c'était sa princesse, sa reine, son trésor et il exécuterait le moindre de ses voeux puisque c'était elle qui le désirait.
Et puis...elle ne pouvait être vraiment morte, hein ? Elle reviendrait le lendemain, la gaieté dans la voix, agrippant sa main de la sienne, et ils semblaient fusionner, et elle l'éblouissait, non, franchement, non...Elle ne pouvait être morte. La seule à le comprendre, la seule à qui il tenait.
Et il affichait cette même monotonie quotidienne, comme lorsqu'elle n'était pas là, avec lui. Parce qu'effectivement, elle n'était pas là. Et au fond de lui, l'idée qu'elle revienne un jour, cette flamme d'espoir, s'éteignait...et le désir de la revoir se faisait de plus en plus déchirant.
- Texte de Maeleo:
Cher Journal,
__Voilà bien longtemps que je ne t’ai pas écrit. Bien trop longtemps, peut-être. Tu te souviens sûrement des problèmes dont je t’avais parlé la dernière fois. Eh bien sache qu’ils sont toujours là, à me hanter, à me faire pleurer chaque jour. Ils sont présents dans ma vie plus que jamais. Et la situation a empiré. Je me sens de plus en plus mal, je vois de moins en moins de sens à ma vie. __Et ils ne voient rien. Personne ne voit rien. Je suis au bord de ce gouffre si profond et ils ne font rien. Oui, je pourrais leur parler, cher Journal, je devrais même, mais je ne veux pas. Je ne veux pas qu’ils soient au courant. Après ils s’inquièteraient, me questionneraient, m’enverraient chez le psy, me surveilleraient. Et ce n’est pas à moi de leur dire. Ce sont mes parents, c’est à eux de voir ! Ils ne font pas d’efforts, je ne vois pas pourquoi j’en ferais. Et si je dois en payer de ma vie pour qu’ils remarquent enfin quelque chose, je suis prête à le faire. Je n’ai plus rien à perdre. __Tu te demandes sûrement pourquoi j’en suis arrivée à un tel point. La dernière fois, j’étais juste un peu triste, je pleurais quelque fois en repensant à son abandon. Mais ça s’est tellement dégradé. Je retiens mes larmes la journée et je les laisse couler la nuit, je n’ai plus de motivation, je n’ai envie de rien faire sinon de me laisser aller en regardant un point fixe. Même les choses que j’aimais faire ne valent plus rien à mes yeux. Je n’arrive même plus à apprécier la musique. Les choses les plus simples de la vie elles aussi n’ont plus de valeurs à mes yeux. La nourriture n’a plus de goût, les voix des gens m’insupportent. Je ne supporte plus rien dans ce monde. __Les gens me regardent et ne me comprennent pas. Ils regardent mes yeux ternes, mon visage neutre en se demandant ce que je pense, si je suis triste ou heureuse au fond de moi. J’ai toujours dissimulé mes sentiments, toujours, je n’aime pas que l’on sache ce que je ressens, les gens ne méritent pas de savoir qui je suis au fond, mais aujourd’hui, je suis encore plus froide que d’habitude, et personne ne le comprend. Personne n’essaye de le comprendre. Au lycée je erre dans les couloirs, sans but, laissant les gens me suivre du regard, puis reprendre leur conversation comme si de rien n’était. Je les déteste tellement et ils se plaignent que je ne leur prête pas attention. Venez m’en prêter un peu et je vous parlerais ! Désolée, cher Journal, je m’emporte, mais j’en ai besoin, à force de garder mes sentiments pour moi, il me faut bien un endroit où je puisse les exprimer. __Mes parents me regardent alors que je suis allongée sur mon lit à fixer le plafond et à chantonner des mélodies tristes, mais ne me voient pas. Pour eux, je suis plus ou moins dans mon attitude normale. Je ne leur ai jamais dit quoi que ce soit, je n’ai jamais raconté ma journée le soir au dîner, j’ai toujours fait cette tête au visage neutre tout le temps, depuis mon enfance et ils n’ont jamais cherché pourquoi. Pourtant ils voient que je ne vais pas bien. Je désespère qu’ils comprennent un jour. __Ils continuent à me parler comme si de rien était. Ils continuent de parler de ces choses dont je pleure chaque soir, remuant un peu plus le couteau dans la plaie sans le savoir, ni le vouloir. Ils me demandent sans cesse ce que je veux faire de ma vie alors qu’au lycée, mes notes chutent si bas et que la lumière de mon avenir ne brille même plus. J’ai tellement envie de pleurer, tellement envie d’en finir, tellement envie de voir une pâle lumière lorsque je relève la tête du gouffre. Mais je n’en vois aucune, j’ai touché le fond. __Je suis mon propre ennemi, mon propre assassin. En ne réagissant pas, en laissant cette tristesse prendre le dessus sans me battre, je me tue à petit feu. Mais j’en ai assez de me battre, je me suis trop battue, beaucoup trop, aujourd’hui je n’ai plus la force. Je ne vois pas la lumière, personne n’en voit pour moi. __Si… Cher Journal, je vois quelque chose, rien qu’une seule. __La mort.
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Dernière édition par Designful991 le Ven 20 Déc 2013, 09:04, édité 1 fois |
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Costati Peintre au doigt Date d'inscription : 24/06/2013 Age : 24 Localisation : Plus loin, naaaan encore, naaan encore plus loin, plus loin, recule, pluuus loin /PLOUUUF/ euuuh non, pas en-bas de la falaise....
| Sujet: Re: Impassibilité Mer 11 Déc 2013, 19:34 | |
| Bah je vote pour celui de Mae parce que de toute manière j'avais dis déjà à Neikka que je trouvais ce texte franchement moins bien que celui de d'habitude et Mae elle, je trouve ce texte mieux que d'habitude et je m'y retrouve beaucoup donc voilà. |
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Koelia As de l'acrylique Date d'inscription : 28/05/2013 Age : 46 Localisation : en exil
| Sujet: Re: Impassibilité Mer 11 Déc 2013, 21:45 | |
| Je suis très partagée (comme d'hab me direz vous, hein?)
A mon goût, le texte de Neikka est moins bien écrit que celui de Maeleo (et le premier paragraphe me semble de trop, sur un texte aussi court, c'est dommage de distraire le lecteur sur un personnage qui n'a pas de rapport avec la suite ou si peu), mais il respecte mieux la contrainte dans le sens où l'incompréhension de l'entourage est concrète et avérée.
Dans le texte de Maeleo, tout est plus fluide et construit mais l'incompréhension de l'entourage n'est finalement qu'évoquée à travers le prisme du narrateur. Et la situation difficile semble n'être autre que la vie pour le personnage, ce qui est un peu vague. (par contre, ton texte me fait un peu penser à un de mes élèves, sauf que ses parents sont vraiment désespérés de ne pas parvenir à percer la carapace de leur ado.)
Comme il faut choisir alors je vote pour le texte de Mae.
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LadySquirrel As de l'acrylique Date d'inscription : 30/07/2012 Age : 31 Localisation : Haute Cour
| Sujet: Re: Impassibilité Mer 11 Déc 2013, 22:55 | |
| Je rejoins l'avis des autres: la participation de N3ikka est beaucoup moins bien construite que celle de sa camarade. Ça m'a surprise d'ailleurs, car j'ai déjà vu lors d'autres battle qu'elle pouvait faire de très bons textes. Cependant tu as bien respecté le thème.
Le texte de Maeleo est plus fluide, très agréable à lire. J'arrive à très bien comprendre les sentiments du narrateur, ce genre de problème, de mal-être est assez fréquent lors de l'adolescence. J'aime bien l'idée du journal et la manière dont tu as traité le thème même si c'est vrai que ne pas avoir de dialogue direct avec les poches du narrateur est peut-être moins parlant.
J'ai voté pour Maeleo. |
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Lehanna Grand artiste du pinceau Date d'inscription : 07/10/2011 Age : 26 Localisation : Nord (59)
| Sujet: Re: Impassibilité Jeu 12 Déc 2013, 17:52 | |
| Alors je trouve le texte de Neik bien fait, dans l'idée, mais nettement moins bien écrit que la première partie. Je suis aussi surprise que tu aies choisi d'intégrer l'infirmière, même si c'est vrai qu'elle est impassible. Tu aurais dû trancher : l'infirmière, ou l'aveugle. Mae, j'ai beaucoup aimé ton texte. Moi je pense que ce n'est pas la vie en particulier qui l'insupporte, mais bien un abandon, elle en parle. Je le trouve très touchant, plein de détresse, et comme d'habitude, bien écrit. Je vote pour toi. Bravo les filles ! |
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N3ikka Débutant des galeries d'art Date d'inscription : 14/05/2013 Age : 24 Localisation : Là où on dit clenche
| Sujet: Re: Impassibilité Ven 13 Déc 2013, 09:58 | |
| Merci pour vos avis, je prends note J'ai voulu essayer de varier, pour une fois, parce qu'en ce moment je reste dans un même style de textes, bon, ça a raté, mais au moins, j'ai essayé ^^ |
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Designful991 Peintre prestigieux Date d'inscription : 23/04/2012 Age : 32 Localisation : Sousse (Tunisie)
| Sujet: Re: Impassibilité Mar 17 Déc 2013, 14:40 | |
| Vous avez encore jusqu'à demain soir pour voter ^^ |
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Designful991 Peintre prestigieux Date d'inscription : 23/04/2012 Age : 32 Localisation : Sousse (Tunisie)
| Sujet: Re: Impassibilité Ven 20 Déc 2013, 08:56 | |
| Félicitations à Maeleo qui remporte cette battle Bravo aussi à Neikka |
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LadySquirrel As de l'acrylique Date d'inscription : 30/07/2012 Age : 31 Localisation : Haute Cour
| Sujet: Re: Impassibilité Ven 20 Déc 2013, 14:06 | |
| Bravo Maeleo ! |
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Lehanna Grand artiste du pinceau Date d'inscription : 07/10/2011 Age : 26 Localisation : Nord (59)
| Sujet: Re: Impassibilité Ven 20 Déc 2013, 18:05 | |
| Congratulations Mae ! |
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| Sujet: Re: Impassibilité | |
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