[Miss_Cupcake et PetiteFlo] Équitation

Journal de Caroline, samedi 21 mai 2014.

Hier, on s'est moqué de moi, un garçon de mon cours de Gym, j'en ai marre de ces brimades, pourtant, je dois faire avec et puis, ce n'est pas si grave au final, ce n'est pas bien méchant mais ça ne ne se fait pas. Je suis déprimée...

Au début, en maternelle, ça allait, les autres enfants me protégeaient, je n'étais pas jugée à cause du fait d’être muette mais au collège, ça à changé, à croire que grandir rend encore bête certaines personnes... Au début, ça été très dur, mais ils ont arrêter, ils ont compris que ça ne se faisait pas, et ils se sont excusés... je me suis sentie mieux tout de suite mais là... ce mec ne comprend rien, il est comme ça avec la moindre personne différente de lui m'a t'on dit, si tu n'entre pas dans ces normes, et bien il se met à te harceler, et je pense pas qu'il ne s’arrêtera.

Au final, il faut bien l'accepter, en plus, l'année scolaire est bientôt terminée, encore quelques petites semaines... Au début il n'était pas comme ça, il à du se passer quelque chose, enfin bon, je ne dois plus y penser.

Je vais attendre. En attendant, peut-être que les vacances me remonterons le moral.

Jeudi 26 juin 2014 :

Mes parents m'ont proposé un stage d'équitation de deux semaines durant les vacances, j'en ai déjà fait à l'école mais jamais en dehors, à vrai dire, je ne sais pas quoi penser. Si ça se trouve, ça se passera bien, et ça me remontera sans doute le moral. D'un autre coté, je n'ai aucune envie que l'on se moque de moi encore. Enfin, qui ne tente rien n'a rien, je vais essayer.

3 semaines plus tard... Le jeudi 10 juillet.

Le stage s'est mieux passé que je ne l'aurais cru, il y avait une autre fille muette dans le groupe, du coup, je n'étais pas seule, et c'est devenue une amie, on communiquait assez facilement avec le reste du groupe malgré tout, ils étaient sympathiques eux aussi, et passionnés. Notre monitrice était très pédagogue, on avait envie de faire de l'équitation avec elle, elle aime son métier, ça se voit.
J'ai pu faire du galop pour la première fois, ça met mal aux fesses mais c'est addictif, en plus, le cheval que je montais, Ebony était doux et calme. J'ai également pu essayé le saut d'obstacles, c'est assez simple au final, il faut bien se synchroniser avec le cheval. En bref, ses deux semaines sont passées trop vite mais maman à décidé de m'inscrire au club vu mon enthousiasme. Ça ne peut que me faire du bien, et ça me permettra de m'évader, de penser à autre chose qu'au lycée...

J’étais dans la voiture, comme toujours, j’avais de la musique dans les oreilles, la fenêtre ouverte. Plus on avançait, plus je sentais des odeurs se dessiner de plus en plus clairement, celle des pins, du lilas, un peu de lavande, quelques mètres plus loin une forte odeur de… de… de cheval ! Beaucoup de gens détestent ça, mais moi, j’adore ! Ça sent la liberté, l’air pur, l’aventure ! Je sortais de la voiture, laissant ma canne sur mon siège.


Ma mère me demanda si je souhaitais la prendre, « par précaution », mais comme à chaque fois, je refusais. Mes amies quand j’en parlai me demandaient à chaque fois pourquoi je ne m’énervai pas, je répondais toujours de la même manière : ça part toujours d’un bon sentiment, elle veut m’aider, et puis elle ne me force pas, elle me demande juste. Enfin, bref, une fois sortie de la voiture, elle m’accompagnait comme à chaque fois jusqu’à l’entrée du centre, il fallait traverser une route, et ça, sans aucun feu, seule j’ai toujours peur que le conducteur me loupe. Elle me fit alors un « petit bisou d’amour tout doux » comme à chaque fois, puis je marchai tranquillement vers le box de ma jument. Il se situe à ma droite tout de suite en rentrant.

 Une de mes amies vint me dire bonjour, prépara son cheval à même temps que moi, et nous nous dirigeâmes toutes deux vers la carrière. J’entendis tous les autres élèves se rapprocher, le moniteur arriva, et nous annonça qu’aujourd’hui ce serait balade dans la forêt ! Chouette ! Je dis vivement (hurlait presque) : « Oui ! Une balade en forêt ! On sent plein de choses, on entend plein de choses » Et un élève du cours (à sa voix je dirais que c’est Bastien, d’après la description de mon amie Léna, c’est un petit blond avec une coupe au bol, et qui ne se sépare jamais de sa montre) enchaîna instinctivement : « Et on voit plein de choses aussi ! ». Il se tut, il y eu un petit moment de silence, au bout de quelques secondes, je ne pouvais plus m’en empêcher, j’éclatai de rire ! Sans même le voir je sentais qu’il était gêné, je le rassurais sur le champ, disant que ce n’est rien, et qu’au contraire, j’adorais qu’on me décrive le paysage !

Nous partîmes quelques secondes après ; je montai sur mon cheval. A peine installée sur la selle, je me sentais différente. Je n’avais plus peur de rien, c’est presque comme si je voyais, il voyait pour moi, et j’avais confiance en lui. Tout le monde démarra en même temps, mais tout le monde resta à la marche. Tout le monde parla tranquillement, les élèves, les deux monteurs, jusqu’à ce que nous arrivions dans la forêt. Naturellement un silence s’imposa, seul le bruit de sabots sur le sol, les quelques hennissements des chevaux cassaient ce silence paisible. On pouvait parfois entendre des écureuils, quelques petites marmottes par-ci par-là, les oiseaux qui volaient dans le ciel avant de se poser sur les branches des gros arbres au-dessus de nos têtes, ces même arbres qui empêchaient le soleil de se poser sur nous mais qui préservaient une atmosphère chaleureuse.


 Les minutes passèrent, on arriva dans une clairière, ici, on pouvait galoper un peu : mon moment préféré ! Un par un, on galopait jusqu’à un gros arbre, un bouleau (toujours d’après mon amie Léna), à chaque fois, je sentais le deuxième moniteur, le stagiaire un peu hésitant lorsque c’était mon tour, mais peu m’importait. Quand ce fut à moi, je sentis le vent soulever mes cheveux (sous ma bombe évidemment, je n’étais pas imprudente à ce point), faire frétiller mes jambes, la crinière de mon étalon venait vers moi, je pouvais sentir son odeur, j’entendais le bruit des sabots rapides, mon véritable moment de liberté.